Comment rédiger une partie de commentaire ?

Modifié par Delphinelivet

Une partie de commentaire se compose d'une introduction partielle, de deux ou trois sous-parties et d'une conclusion partielle.

Exemple

Au brouillon :

III. Alceste : source du comique

a) Alceste : un personnage ridicule

b) Alceste : personnage isolé

Sur la copie :

Si la scène expose un débat sérieux entre deux personnages elle n'en est pas moins une scène comique [introduction partielle qui annonce la partie]. Le rapport entre le comportement d’Alceste sur scène et ses propos sérieux débouche d'abord sur le ridicule du personnage [annonce du contenu de la première sous-partie]. C’est un personnage qui donne la comédie, provoque le rire. Vers 100, Philinte rapproche Alceste de Sganarelle, personnage ridicule dans L'École des Maris ce qui est une manière d’orienter l’interprétation des spectateurs vers une lecture comique du personnage d'Alceste. L’attitude et le costume du personnage (ailleurs nommé « l’homme aux rubans verts ») le ridiculisent : en effet la démesure dont il fait preuve, largement condamnée au XVIIe siècle, et son emportement participent à rendre cette scène comique et permettent de « châtier les mœurs en riant » (castigat ridendo mores). L’utilisation d’un chiasme en début de scène démontre la différence d’attitude des deux personnages : le raisonnable Philinte est opposé à un Alceste ridiculement buté : « Mais on entend les gens au moins sans se fâcher / Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre ». Le « Oui » du vers 81 fonctionne comme une chute comique alors qu’Alceste est constamment dans la négation (ex. : vers 43, « Je ne hais rien tant » au lieu de « je hais… », 41, 53,58,…). Cette opposition systématique isole Alceste des autres personnages [transition vers l'idée suivante].

Les mœurs, basées sur la flatterie et l’hypocrisie, conduisent la société à une perte des valeurs et à une exclusion (volontaire ou forcée) de ceux qui restent attachés à ces valeurs d’un autre temps. Révélateur des travers de la société, Alceste se trouve nécessairement isolé [annonce du contenu de la deuxième sous-partie]. L’emploi des pronoms le démontre. Alceste emploie le pronom « je » tandis que Philinte utilise le « on » : « il est bon de cacher ce qu’on a dans le cœur », « Mais quand on est du monde » ; ce qui l’inscrit dans un système de fonctionnement social reconnu (« Quelques dehors civils que l’usage recommande ») contrairement à Alceste, qui est donc seul contre tous. Son exil est volontaire et sa fermeté peut passer pour de l’orgueil : « Je veux qu’on me distingue » . Cependant, il touche un point essentiel, mis en exergue par un paradoxe construit en parallélisme : « Et c’est n’estimer rien qu’estimer tout le monde ». Alceste considère que la société à force de bassesse et de compromission a perdu la faculté de reconnaître le mérite et l’honneur, ce qu’il met en relief par l’antithèse « honnête homme » / « fat » : « Et traitent du même air l’honnête homme et le fat ». Alceste est attaché à un système de valeurs proche de celui de la chevalerie qui se trouve en décalage avec le XVIIe siècle et les mœurs de la cour de Louis XIV. Son intransigeance le sépare du reste des humains et son repli sur lui-même face à une société hypocrite pose une véritable question philosophique de fond sur la place de la vérité dans la société. Mais pour poser cette question Molière choisit la légèreté grâce à un personnage comique [conclusion partielle, bilan de la partie].

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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